mardi 3 juillet 2012

La Petite Capuche grenat

Bonjour à tous !

Le défi du jour est le Lipogramme. Mais qu'est-ce donc, me direz-vous ? Il s'agit d'un jeu concocté par l'Oulipo qui consiste à supprimer une lettre d'un texte. Exercice très difficile, croyez-moi !
Mon défi fut de réécrire le conte de Perrault, Le Petit Chaperon rouge en ôtant le "o". C'est ainsi qu'est né : La Petite Capuche grenat. Vous trouverez ci après mon texte, suivit du conte originel de Perrault, puis d'un autre de mes textes, s'inspirant de l'histoire, ayant la même contrainte, mais dans lequel je prends un peu plus de liberté. Bonne lecture !


La petite capuche grenat


Une petite fille de village, la plus belle qui puisse être vue ; sa mère en était dingue, et sa  mère-grand plus dingue. Cette gentille dame lui fit faire une petite capuche grenat, qui seyait si bien, qu’elle se fit appeler la Petite Capuche grenat.
Un matin sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit :
- Va visiter ta mère-grand, car j’ai entendu dire qu’elle était malade, ramène lui une galette et ce petit peu de beurre. La Petite Capuche grenat partit si l’instant se rendre chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre Village. En passant dans les sylves elle vit camarade le Canidé, qui eut bien envie de la manger ; mais il ne s’y risqua pas, à cause de quelques Abatteurs qui étaient dans la Sylve. Il lui demanda à quel lieu elle se rendait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu’il est dangereux de s’arrêter à suivre un canidé, lui dit : Je vais rendre visite à ma Mère-grand, et lui ramener une galette et un petit peu de beurre que ma Mère lui a fait.
- Demeure-t-elle à grande distance d’ici ? lui dit le Canidé.
- Ah ! effectivement, dit la Petite Capuche grenat, c’est par-delà la meunerie qu’il y a là-bas, au premier bâtiment du Village.
- Eh bien, dit le Canidé, je veux aller lui rendre visite aussi ; je m’y en vais par ce chemin ici, vas-y par ce chemin-là, devine qui avant l’autre y sera. Le Canidé se mit à filer à vigueur maximum par le chemin qui était le plus succin, et la petite fille s’en alla par le chemin le plus étendu, s’amusant à cueillir des fruits secs, à chasser les insectes, et à ramasser de petites fleurs qu’elle repérait.
Le Canidé fut rapide à arriver à la demeure de la Mère-grand ; il heurte.
- Qui est là ?
- C’est ta fille la Petite Capuche grenat (dit le Calidé, avec un accent) qui t’amène une galette et un petit peu de beurre que ma Mère t’a fait.
La gentille Mère-grand, qui était au lit à cause qu’elle se sentait un peu mal, lui cria : Titre la chevillette, et la serrure cherra.
Le Canidé tira la chevillette et l’entrée s’entrebâilla. Il se jeta sur la femme, et la mangea prestement ; car il y avait une vie qu’il n’avait mangé. Ensuite, il ferma l’entrée, et s’étala dans le lit de la Mère-grand, en attendant la Petite Capuche grenat, qui quelque temps après vint heurter l’entrée.
- Qui est là ?
La Petite Capuche grenat, qui entendit le cri du canidé eut peur en premier lieu, mais pensant que sa Mère-grand était enrhumée, affirma :
- C’est ta fille la Petite Capuche grenat, qui t’amène une galette et un petit peu de beurre que Mère t’a fait. Le Canidé lui cria en atténuant :
- Tire la chevillette, et la serrure cherra.
La Petite Capuche grenat tira la chevillette, et l’entrée s’entrebâilla. Le Canidé, l’apercevant entrer lui dit en se cachant dans le lit :
- Mets la galette et le beurre sur la huche, et viens t’étendre ici.
La Petite Capuche grenat se déshabilla, et alla se mettre dans le lit. Elle fut bien surprise des vêtements de sa Mère-grand. Elle lui dit :
- Ma mère-grand, que tu as de grands bras N
- C’est afin de mieux t’embrasser ma fille.
- Ma mère-grand, que tu as de grandes jambes ?
- C’est afin de mieux me presser, ma fille.
- Ma mère-grand, que tu as de grandes feuilles ?
- C’est afin de mieux entendre, ma fille.
- Ma mère-grand, que tu as de grands yeux ?
- C’est afin de mieux, examiner, ma fille.
- Ma mère-grand, que tu as de grandes dents ?
- C’est afin de mieux te manger, ma fille !
En disant ces termes, ce méchant Canidé se jeta sur la Petite Capuche grenat, et la mangea.

Qu'en pensez-vous ? J'ai peur que certaines choses perdent du sens. Vous feriez mieux ? Montrez-moi ! ;)


Le Petit Chaperon rouge

Il était une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu'on eût su voir ; sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l'appelait le Petit Chaperon rouge.
Un jour sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit :
Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m'a dit qu'elle était malade, porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre Village. En passant dans un bois elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa, à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la Forêt. Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un Loup, lui dit : Je vais voir ma Mère-grand, et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma Mère lui envoie.


Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup. Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas, à la première maison du Village. Eh bien, dit le Loup, je veux l'aller voir aussi ; je m'y en vais par ce chemin ici, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y sera. Le Loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait.


Le Loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand ; il heurte : Toc, toc. Qui est là ? C'est votre fille le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. La bonne Mère grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra.


Le Loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et la dévora en moins de rien ; car il y avait plus de trois jours qu'il n'avait mangé. Ensuite il ferma la porte, et s'alla coucher dans le lit de la Mère grand, en attendant le Petit Chaperon rouge, qui quelque temps après vint heurter à la porte. Toc, toc. Qui est là ?


Le Petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup eut peur d'abord, mais croyant que sa Mère-grand était enrhumée, répondit : C'est votre fille le Petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s'ouvrit. Le Loup, la voyant entrer lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. Le Petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa Mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit : Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ? C'est pour mieux t'embrasser, ma fille. Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ? C'est pour mieux courir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles? C'est pour mieux écouter, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ? C'est pour mieux voir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents ? C'est pour te manger. Et en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea.

Le Petit Bandana jaune


Une petite fille qui vivait avec sa mère dans un petit quartier était chaque matin parée d’un bandana jaune, si bien qu’elle fut appelée par les gens "le Petit Bandana jaune". Un samedi matin, sa mère prépara des crêpes. Elle lui demanda :
- Vas rendre visite à ta grand-mère malade, et amène lui ces crêpes et ce Nutella.
La petite fille prépara un sac dans lequel elle mit la cuisine. Et elle s'en alla chez sa grand-mère. En chemin, quelqu'un marcha quelques pas avec elle :
- Tu es seule, ma petite ? Chez qui te rends-tu ?
L'enfant, ne sachant pas qu'il ne faut pas parler aux étrangers, dit :
- Je vais chez ma grand-mère malade lui amener des crêpes que lui a fait ma maman et du Nutella.
Qu'elle avait l'air appétissante cette petite, se dit le gars. Mais il revenait juste de cabane, et une pervenche trainait à quelques pas de là. Il lui fallait attendre. Il se renseigna :
- Et elle habite près d'ici ta grand-mère ?
- Elle vit à quelques rues d'ici, par là bas, juste après le charcutier.
Il suggéra :
- Et si j'allais par là. Va par ici ? Le premier arrivé, lui fera la surprise, qu'en dis-tu ?
Ravie, le Petit Bandana jaune accepta. L'ex taulard, partit par le chemin le plus directe et la petite prit le chemin le plus étendu. Il arriva bien entendu en premier, la petite s'arrêtant régulièrement, s'amusant avec les parcmètres, reniflant les fleurs des jardins.
Le gars frappa et parla à la manière d'une enfant :
- C'est ta Petite Bandana jaune mamie, je viens t'amener les crêpes de maman ainsi que du Nutella.
- Entre, ce n'est pas fermé.
Il pénétra dans la demeure et se débarrassa de la grand-mère. Il prit sa place dans le lit. La petite fille arriva. Elle frappa.
- C'est ta Petite Bandana jaune mamie, je viens t'amener les crêpes de maman ainsi que du Nutella.
- Entre, ce n'est pas fermé, dit le gars en mimant la vieille.
Qu'elle est bien enrhumée, pensa la petite fille. Elle entra, rangea ses affaires et s'installa dans le lit à près de celle qu'elle pensait être sa grand-mère. Elle fut très surprise :
- Mais que tu as de grandes jambes !
- C'est afin de mieux me presser; ma petite.
- Mais que tu as de grands bras.
- C'est afin de mieux te câliner, ma petite.
- Mais aïe, je me suis piquée sur une grande lame.
- C'est afin de mieux te tuer, ma petite !
Et nul ne revit plus jamais le Petit Bandana jaune et sa grand-mère.


Finalement, quel texte préférez-vous ?

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