mardi 10 juillet 2012

De l'action

Et le défi de cette semaine est : Une histoire à quatre voix !
Il s'agit d'un de la même histoire racontée par quatre protagonistes différents. La première contrainte concernait les protagonistes eux-mêmes. Ils devaient être le personnage principal de l'histoire, un objet se trouvant sur les lieux, un témoin et un journaliste relatant les faits. La seconde contrainte était l'histoire elle même. Ce devait être un fait divers. J'ai choisi celui-ci. Et voici mon texte, bonne lecture !


De l’action !



J’arrive sur les lieux des faits. Meubles et affaires sont répartis sur le sol. Un peu plus loin, deux fillettes âgées de cinq ans tout au plus parlent avec un psychologue. Elles ont des contusions visibles. De l’autre côté de la pièce, la mère, parlant avec les autorités. Mais que s’est-il passé dans cette maison ? Un cambriolage qui a mal tourné ? Une scène de ménage ? Un père violent ? Rien de tout cela. Cet après midi, une amie a de la famille a signalé à la police que la Madame Wayters encourageait sa fille à frapper son amie. En effet, les petites s’étant disputées, elles ont commencé à se battre. La mère, plutôt que de calmer l’affaire s’est empressée de donner des conseils à sa fille.
«  Elle lui disait "Frappe là", "de l'action !" "Vas-y cogne la" » nous confie l’amie, qui a préféré garder l’anonymat.
Quel recours nous reste-t-il si à présent les parents éduquent leurs enfants à la violence ? Espérons que le tribunal tranchera pour une sanction qui donnera l’exemple aux parents voulant imiter cet acte d’une violence rare.


         Cette après midi, Capucine vient prendre le goûter à la maison. J’aime bien Capucine, c’est mon amie. Mais parfois, on ne s’entend pas parce que le papa de Capucine dit de drôles de choses, et elle les répète. Aujourd’hui, alors qu’on mange nos biscuits, Capucine me dit :
- Ca, c’est un gâteau de négro.
Moi, je ne sais pas ce que veut dire négro, mais maman se met en colère :
- Tu ne vas pas la laisser t’insulter comme ça ? Frappe là.
Quoi ? Capucine m’a insultée ? Maman a l’air bien fâchée et je commence à l’être également. Je n’aime pas qu’on m’insulte. Alors je me lève et met une baffe à Capucine. Elle riposte. Nous commençons à nous bagarrer. Je n’ai pas envie de me battre avec Capucine, mais maman m’encourage.
- De l’action ! De l’action ! Vas-y cogne la ! Battez-vous !
Alors, je tape. Et Capucine tape. On se tire les cheveux, on se mord, on se roule par terre. Et finalement, la porte s’ouvre à la volée et des gens rentrent. Ils nous réparent. Ce sont des policiers. Un homme vient nous parler. Maman est emmenée plus loin de moi. Mais que ce passe-t-il ? Pourquoi ?
Moi, je ne voulais pas me battre avec Capucine.

         J’habite dans ces vieux immeubles où les murs sont comme du carton. Si le voisin de cinquième gueule sur sa femme, vous pouvez être sûr de le savoir ! Cette après midi là, je rentrais plus tôt parce que mon gamin avait de la fièvre. Alors que je montais les escaliers pour me rendre dans mon appartement, j’entends la voix de Lucile qui crie. Ce n’est pas une mauvaise bougresse. Mais elle a souffert du racisme étant enfant. Puis elle a rencontré son mari qui l’a battue, pour finalement la violer. C’est moi qui l’ai découvert et qui l’ai aidé à s’en sortir. Mais depuis, elle est plus à cran qu’avant. Elle voit le mal partout. Elle n’est jamais de bonne humeur.
Je ne voulais pas interférer dans ses histoires, mais dans ces immeubles, impossible de ne pas écouter ce qu’il se dit. J’ai entendu « Frappe la ! » Je me suis demandée ce qu’il se passait. Alors j’ai tendu l’oreille. Elle répétait « de l’action ! Vas-y cogne la ! » Et j’entendais un vacarme sans nom. M’inquiétant, j’ai dégainé mon portable, et tout en restant devant la porte, ait appelé la police. Lorsqu’ils sont arrivés, ils m’ont dit que j’avais bien fait de les appeler. Mais je leur ai demandé de garder mon identité secrète. Je ne voulais tout de même pas que Lucile se ferme à moi. Je n’avais pas fait cela par méchanceté. Mais je m’inquiétais vraiment pour ces gamines. Peut être Lucile devrait-elle faire un tour en hôpital psychiatrique quelques jours…

         Je suis né de farine, d’œufs, de lait, de beurre, de pépites de chocolat, de sucre. Ma gestation s’est faite dans un endroit chaud. Le jour de ma naissance, j’ai été offert à des petites filles. Elles dévorent mes frères et sœurs. Bientôt ce sera mon tour. J’ai été fait pour cela. L’une d’elle parle la bouffe pleine de mes congénères :
- Ca, c’est un gâteau très gros.
Je prends cela pour un compliment. Gros gâteau veut dire bons gâteaux, non ? Mais ni l’autre petite, ni la dame ne semblent apprécier. Devrais-je m’offusquer également ? La mère s’emporte. La petite frappe son amie. Tout cela pour un gâteau ? Et moi qui voulais  tant être mangé. Elles avaient l’air d’aimer mes frères et sœurs… L’une des petites renverses l’assiette sur laquelle je suis posé. Je vole. C’est à la fois grisant et terrifiant. Je sais que lorsque je m’écraserais, plus personne ne me mangera. Je serai voué à une vie d’invalide dans des lieux répugnants jusqu’à ce qu’un quelconque animal ne m’engloutisse. Ce n’est pas comme un enfant. Elle enfant, c’est joyeux, ça vous aime, vous complimente et prend tant de plaisir à vos manger. Un animal, ça vous avale. C’est tout.
Je m’écrase et me réparti sur le sol. Mon agonie sera longue.
Tout cela pour un quiproquo…




Alors ? Qu'en pensez-vous ? A votre tour, écrivez une histoire à quatre voix sur ce même sujet ou un autre ;)

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