dimanche 24 juin 2012

June mon amour




Voici mon premier texte. Il s'agit d'un texte que j'ai écrit pour le site aide au RPG.

Voici le sujet :
Citation:
Tu es l'incarnation du mois de Mai, la Déesse qui le représente. Dès le lever du soleil du premier mai, toi qui n'étais que vent et esprit, tu reprends enfin forme humaine. Ton rôle est d'arpenter la terre pour vérifier que les hommes vénèrent encore assez pieusement les Dieux, de punir les hérétiques, et d'aider à l'harmonie et à l'équilibre de la nature. Cependant, tu caches un secret honteux... Tu es folle amoureuse du Dieu de Juin, celui que tu ne vois que quelques heures à l'aube du premier jour de son mois, lorsque tu n'as pas encore disparu totalement. Mais ce mois-ci, tu es décidée : au lieu de te contenter de ces rares instants, tu trouveras un moyen de vivre ton amour au grand jour avec lui, même si tu n'as aucune idée de ce que lui il ressent. Comment vas-tu faire ? Et surtout, comment lui, et An, le Dieu tout-puissant, vont-ils le prendre ?
Inspiré par ton pseudo. J'espère que ce n'est pas trop étrange. Razz

Tu peux développer à la première ou troisième personne. Le post-test te convient ? ^^

Et mon texte :

Le Soleil va se lever, je dois y aller. On m'attend. C'est mon tour. Je vais devant l'autel. Une jeune fille s'approche de moi. Elle ne me voit pas, mais je sais qu'elle me sent.

Tu es là May ? Tu vas recommencer comme tous les ans ? Tu comptes encore gâcher ton mois avec cette histoire stupide ?

Pour qui se prend-t-elle ? Elle s'est bien entichée d'un humain, elle ! Qui a dit qu'une Déesse n'a pas le droit de tomber amoureuse ? Surtout qu'en ce qui me concerne, j'ai choisi un Dieu !
Je me sens me rassembler. C'est à la fois si agréable et si douloureux. Mon corps se créé et mon âme s'enferme. Je vais pouvoir lui répondre, je n'ai que cinq minutes pour lui dire ce que je pense avant qu'elle ne disparaisse. Et je n'attendrais pas un an de plus ! Mon visage se forme. Yeux. Je la vois nettement cette petite effrontée ! Nez. Eh ben il est temps qu'elle disparaisse ! Elle sent les déchets, c'est une horreur ! Oreilles. Quelle pollution sonore ces véhicules qui circulent ! Bouche.

- Cela n'a rien de stupide ! Et ce mois ci, ce sera différent, April. Je lui dirais et je trouverais une solution pour être avec lui. 

- C'est bien ce que je dis, tu vas gâcher ton mois. Fais comme tu veux après tout ! Cela te regarde si tu as envie d'attendre June toute ta vie.


Elle commence à disparaitretandis que je fini d'apparaître. Ses yeux. Je lui fais un pied-de-nez. 

- Je sais bien que tu dis tout cela parce que tu es jalouse ! De toute façon, en Mai, fais ce qu'il te plait.Ses oreilles. Son nez. Sa bouche. Un tas de vêtement tombe sur le sol. C'est tout ce qui reste d'elle. Ca y est, je suis. Je sens l'air me caresser. J'aime le vent. D'ailleurs, June en est le Dieu. Moi, en plus du mois de Mai, je suis la Déesse de l'eau. Chaque année, c'est la même chose. Je m'incarne trente-et-un jours pour veiller à ce que les hommes continuent leurs hommages. April m'accueille à mon arrivé pour me faire une réflexion piquante, et le jour de mon départ, je le vois. Il est là, nu, offert à moi, se créant. Et je regarde chaque parcelle de son corps. Et chaque année, c'est ma bouche qui s'efface en premier et je ne puis lui dire mes sentiments. Je reste là, muette, disparaissant sous son regard de velours. Et je prie pour qu'il épouse mes formes de ses yeux, comme je le fais. Juste avant que mes oreilles ne disparaissent, il y glisse un tendre "à l'année prochaine", et mes yeux se ferment de plaisir. Si seulement il pouvait me voir comme je le vois ! Alors pendant le mois où je suis, je savoure ses caresses à travers le vent. Et lorsqu'il est, je fais tomber la pluie sur lui, comme des baisers recouvrant son corps. Si seulement je pouvais le savourer ! Mais lorsque nous ne sommes pas incarnés, nous faisons parti d'un tout, le Dieu suprême An.
Je suis nue. Je regarde à côté. Rien. Il devrait y avoir des vêtements ! Qui m'a fait cette blague ignoble ? C'est bien ma veine ! Me voilà obligée de mettre les vêtements puant d'April. Je suis sûre qu'elle l'a fait exprès ! Je m'habille et me retourne. Je me trouve dans notre église. Plus loin, je vois quelques fidèles prier, d'autres m'attendre. Le travaille commence ! Je réponds aux plaintes, j'accepte les offrandes, mais j'écoute surtout. Un détail me monte au nez : ils sentent tous les poubelles. A la fin de la journée, je décide d'aller me reposer. Je sors de l'église. Devant moi, se trouve un amas d'ordure. La pollution a atteint son paroxysme. Le ciel n'a plus de couleur. Il est recouvert d'une épaisse couche de déchets toxiques. Il n'y a aucune maison. Simplement des buildings s'étendant à perte de vue dans les cieux. Des tours de Babel où s'entassent de pauvres gens qui, visiblement, vivent dans la misère. Je reconnais ce paysage. C'est celui qui précède l'apocalypse. C'est une chance ! An va renvoyer toutes les âmes en lui, les amalgamer pour créer de nouveaux êtres et recommencer un nouveau cycle de vie sur terre. Ce sera le moment de faire ma demande et d'avoir une chance de vivre mon amour.
Je dois avant tout faire mon travail. Il y a un code lorsque nous nous trouvons dans une situation pareille. En ce qui me concerne, je dois faire couler la pluie à flot pour tenter de laver le plus possible la Terre. Et June, de là où il se trouve, fera venir de grands vents pour créer des cyclones. Nos enfants. L'acte de notre amour.
Je lève majestueusement les bras et fermes les yeux. Je me concentre sur ma tâche. J'entre en lévitation. Des gouttelettes tombent. Après un quart d'heure de méditation, il pleut à verse. Maintenant que mon travail est fait, je peux aller faire ma requête à An. Je vais dans son temple. C'est un bâtiment de style Grec. En son centre gît l'immense statue du Dieu suprême. Des fidèles et des pleurnichards implorent le repos, le pardon et la fin des mauvais temps. Je contourne l'artifice et vais là où vraiment il écoute : à l'autel. Je m'agenouille face au pentacle encerclé et récite l'incantation. Un instant plus tard, il apparait. A l'inverse de nous autre Dieux des mois, il est en une seconde, peut être moins. Il pose sur moi un regard doux et paternel et me sourit.
- Que veux-tu ma fille ?

- Ô père, toi qui es si magnanime, accordes moi cette faveur. Je vois au dehors que l'apocalypse est proche et que le Grand Changement arrive. Il y a un être dont je suis éprise et j'aimerais être réunie avec lui dans la Prochaine Vie.


Il fronce les sourcils.- Toi, ma fille ? Tu es amoureuse ? Mais de qui ?
- De June, mon père.
- De ton frère ? Je regrette, je ne puis vous laisser vous aimer. A présent, retournes à ta tache, je trouve qu'il pleuviote.


Il disparait, me laissant là, plantée, bouche bée par son refus. Voit-il mon amour comme un inceste ? Comment peut-il me faire cela ? Je suis une brave Déesse ! Je ne lui ai jamais rien demandé auparavant. JE LE DÉTESTE !
La pluie coule d'avantage et des éclairs apparaissent. Mon visage est méconnaissable sous la cascade de larme, et il pleut autant que je pleurs, autant que je souffre. Je tombe sur le sol et me mets en position fœtale devant le pentacle. Je trempe le sol de larmes salées et ne bouge pas de tout le mois de Mai. Alors que mon dernier jour arrive, je vois le pentacle s'illuminer. Je me relève et me retrouve nez-à-nez avec An.


- Ma fille ! Il me déplait tant de te voir ainsi. Mais comprends-moi. J'avais besoin que tu mettes du cœur à l'ouvrage pour le Grand Changement. Le résultat n'aurait pu être aussi parfait, si tu n'avais pas pleuré toi même. A présent que la fin est proche, je t'accorde ton souhait. Mais avant cela j'ai une question, que je poserais aussi à June. Lors de la Prochaine Vie, il est prévu que tu reste qui tu es parce que tu as atteint le sommet de ton évolution. Veux-tu régresser en humaine pour vivre ton amour ?

- Oui mon père, je le veux.

- Très bien, vas. Il va être l'heure de revenir en moi.


Il me sourit. Je l'embrasse sur la joue et cours vers la sortie du temple. Au dehors, le paysage est méconnaissable. L'apocalypse est vraiment proche. Les tours se sont effondrées, le sol est tapissé d'ordures et un brouillard de pollution couvre la Terre. Vivement que je parte ! J'arrive devant mon autel. Je le sens, il est là. Il est temps pour moi de le lui dire, de faire mon Grand Aveu.

- June, je t'aime. Je t'ai toujours aimé et je voudrais vivre avec toi.Alors que je commence à disparaitre, il apparaît.Ses yeux son écarquillés. Il m'a entendu. Ses joues ont une couleur cramoisie. Ma bouche disparait. Mon nez. Enfin, il était temps que je sois libérée de ces odeurs ! Sa bouche apparaît. Il me glisse à l'oreille :

Je partage tes sentiments

Mes yeux se ferment, apaisés et mes oreilles disparaissent. Je redeviens une énergie alors qu'il termine de se créer. Bientôt, nous serons humains et réunis.

Je m'appelle Mary Stendhill. Chaque année, lorsque vient le mois de Juin, je vois ce garçon. Il est merveilleux. Je l'aime. J'ai le sentiment que cela a toujours été le cas. Il est si gentil avec moi. Il m'embrasse comme personne ne l'a jamais fait. Il est parfait. Jamais je ne lui ai trouvé de défaut. Mais notre amour s'achève à la fin du mois, car il lui faut repartir d'où il vient. J'ignore où. Il m'a dit qu'un jour, il m'expliquerait. A chaque fois qu'il repart, il pleurs et s'excuse auprès de moi. Jamais je n'ai compris pourquoi. J'aimerais tant qu'il soit toujours là.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire