dimanche 24 juin 2012

Nous sommes un



Toujours sur le même site, un petit exercice sur les descriptions :

Citation:
Archéologue dans la Chine reculée, tu es à la recherche d'un splendide tombeau impérial. La légende dit que toute personne entrant dans la tombe ne voudra jamais en ressortir, prisonnier d'un étrange sortilège (d'amour ?). Pourtant ça ne te fait pas peur et tu t'y aventures quand même, retrouvant le tombeau sculpté dans la roche, au beau milieu des montagnes. La tombe est effectivement splendide, entièrement illuminée par ses peintures murales. Réussiras-tu donc à ressortir vivante de ce tombeau ? Quelle est cette drôle de malédiction ? Et ne trouveras-tu pas quelqu'un à l'intérieur même du tombeau... ? Et si jamais tu retrouves les vivants après cette aventure, que feras-tu de ta découverte ?

N'oublie pas de bien décrire les lieux et les personnes que tu rencontreras sur ta route ! Tu peux développer à la 1ère ou à la 3ème personne.

Mon texte :  

Emerson acheva sa lecture. Sans bouger d'un pouce, il me jeta un regard par-dessus ses lunettes en demi-lune. Les sourcils froncés, il semblait mécontent. Il me jugea un instant. Aucun son ne régnait dans le bureau ovale du rédacteur en chef. Les mouches s'étaient même arrêtées de voler tant elles étaient angoissée par l'ambiance régnante. Emerson poussa une exclamation bouche fermée, mais néanmoins sonore semblable à un toussotement. Ce bruit soudain me fit sursauter, et sembla le sortir de sa méditation.

Etes-vous satisfait par ce papier, Isaberet ?

Je bredouillai quelque chose de semblable à un oui d'enfant prit en faute en secouant convulsivement la tête. Il poussa une nouvelle exclamation, mais celle-ci fut semblable à un rire étouffé. Elle s'ajouta d'ailleurs d'un sourire.

Vous avez bien raison ! C'est le meilleur papier que vous m'ayez rendu.

La pression retomba. J'eus l'effet d'un seau d'eau gelée versé sur le sommet de mon crâne. Je sentis le flot imaginaire cascader sur ma peau et mouiller mes vêtements. Je passai une langue sèche sur mes lèvres déshydratées. Je venais de passer un mois en Egypte pour écrire un article sur les tombeaux des pharaons. Etant archéologue de diplôme, mais journaliste de métier, l'attribution de cette rubrique s'était avérée évidente. Emerson posa le dossier et s'enfonça dans son fauteuil de patron. Il ouvrit le tiroir à sa gauche et sortit un cigare dont il coupa le bout avant de l'allumer. Il me fit participer à son vice par deux fois en me soufflant sa fumée au visage avant de poursuivre.

J'ai une nouvelle mission pour toi. Puisque tu aimes les morts et leurs demeures, je t'offre l'occasion d'être aux premières loges d'une découverte. Surement le tournant de ta carrière. J'ai, dirons-nous, un ami qui bosse en chine sur un tombeau. Les chercheurs sont tous sur celui de Qin Shi Huangdi et ne portent pas trop attention à celui-ci. Je veux que tu ailles enquêter sur celui de mon ami. Il t'ouvrira les portes jusqu'à l'entrée, après, c'est à toi de jouer. Je veux du sensationnel. Personne n'est allé au cœur de la découverte comme tu vas le faire maintenant. Personne de vivant n'aura vu ce que tu vas voir.

Mais je n'y connais rien en archéologie chinoise…

Chinoise, Egyptienne, c'est du kif-kif bourriquot tout ça ! De toute façon je n'ai rien d'autre pour toi.


Je m'embarquai donc dans cette galère qui m'emmena en terre du milieu. Grâce à ma carte de presse et à une lettre du contact d'Emerson, j'arrivai rapidement à destination. Celui-ci m'accueillit tout sourire à mon arrivée sur le site. Il hésita entre me faire la bise et me serrer la main. Depuis mon adolescence les gens ne savaient pas trop à quel genre j'appartenais, et je ne les aidais jamais. Il se contenta alors de me faire un signe de tête.


Sam Isaberet ?


C'était bien mon nom. Androgyne, parfait pour maintenir la confusion dans les esprits. Personne ne me draguait jamais. Les hétéros pensaient que j'appartenais à l'autre sexe et les gays se méfiaient de moi. Le plan parfait pour toute personne mariée à son job. Le gars en face de moi était bien un homme en revanche. Poilu comme un gorille, il aurait été une femme très malheureuse avec une esthéticienne aux poches bien remplies. Il m'amena à une série de statues de soldats étrangement réalistes. Je touchai la matière. C'était bien de la pierre. L'artiste était vraiment doué. Chaque trait était sculpté avec précision et chaque statue était différente des autres. Ces marcheurs furent suivit d'hommes à cheval tout aussi impressionnants. Au fur et à mesure de ma marche, je dictai à mon dictaphone ce que je voyais et les impressions qui ressortaient de mes découvertes. Nous arrivâmes à une porte. Par un procédé qui me sembla moderne pour l'époque de construction de l'édifice, le gars fit coulisser la pierre qui barrait la route.

Je dois tout de même vous prévenir. D'après une légende, personne n'est jamais ressorti vivant de cette tombe.

Pendant qu'il parlait, j'entai dans la tombe. Lorsque je compris ce qu'il venait de me dire, il était trop tard. La porte se referma sur moi. Je ne trouvai nulle part le procédé pour l'ouvrir. Je n'avais qu'une chose à faire, continuer. Je me retournai. Un grand couloir s'étendait face à moi. Je savais que les monarques craignaient pour leurs fortunes et leurs dépouilles et donc parsemaient de pièges le siège de leur repos éternel. Je devais donc redoubler de vigilance. Après trois pas, je sentis le sol se dérober sous mon pied. J'eus juste le temps de sauter sur le côté avant qu'il ne laisse place à un trou donnant sur des pointes acérées. Le mur à côté de moi était recouvert d'un liquide visqueux et gluant. J'approchai mon nez. L'odeur était aussi répugnante que l'aspect. Je me promis de ne jamais toucher ce mur. Ce devait surement être un poison mortel. Je continuai mon parcours. J'évitai une dizaine de pièges avant d'arriver à un escalier descendant. Je le pris. Au milieu de ma marche, on pied s'enfonça dans le sol, coincé. C'était comme si une main me tenait la cheville, m'empêchant de me dérober à la trappe. Les marches rentrèrent alors dans le sol et l'escalier se changea en toboggan. Ma jambe fut libérée. Je glissai et tombai jusqu'en enfer. Je m'écrasai lourdement au sol à l'arrivée. Je vérifiai chacun de mes membres pour voir si rien ne manquait. Nous étions tous au complet. Une forme bougea au loin. Je dirigeai le faisceau de ma lampe torche vers le mouvement. Un être s'approcha de moi. Je sursautai :


Grand Dieu, mais qu'êtes-vous ?

Et vous ? Voilà bien des siècles que je n'ai vu visage humain. Ma collection est terminée, je n'ai besoin de personne d'autre ! Partez.

Votre collection ?


Mes pensées se dirigèrent immédiatement sur les statues de l'entrée. J'eus un frisson.


Vous êtes l'empereur ?

Ne soyez pas ridicule ! L'empereur est mort depuis bien longtemps. Je ne suis que son sorcier particulier. 

Vous êtes donc un homme ?

Non, j'ai fait don de mes organes génitaux et de ma poitrine aux Dieux afin qu'ils m'apportent longévité. Je devais être de bonne qualité vu le temps que j'ai passé en vie. Et vous ? Vous êtes un homme ou une femme ?


C'était la première fois qu'on osait me poser la question.


Nous étions des faux jumeaux. Une fille et un garçon. Mais l'un de nous est tombé malade. Et il n'y a eu plus que moi. Je lui ai promis de vivre pour nous. L'un de nous voulait devenir archéologue, l'autre journaliste. Je suis les deux à présent. Mais j'avoue ne pas me rappeler lequel des deux je suis.

Mais lorsque vous vous mettez nus, vous devez bien savoir ce que vous êtes !

Suite à notre maladie, j'ai eu une ablation des organes génitaux. Ma vessie est une poche de plastique accrochée à ma ceinture que je vide chaque soir. Mes médicaments m'empêchent de me former. Jamais je ne saurais ce que je suis.

Je vous aime bien.
Me dit le sorcier après un instant de silence. Je vais vous garder avec moi.

Pardon ?


Il récita une incantation et je me sentis faible. Je couru vers l'escalier redevenu lui-même, mais restai figé.

Que m'avez-vous fait ?

Je vous ai lancé un sort vous empêchant d'emprunter les escaliers. Vous êtes coincé avec moi jusqu'à votre mort. Mais ne vous en faites pas, je négocierais votre survie à mes côtés avec les Dieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire